Les mots constituent le langage, un moyen de communication. Une langue pour être bien comprise et appliquée doit observer des règles. Cependant, les règles changent, les mots subissent des modifications selon les périodes, au gré de modes, d'exigences politiques.
Les mots sont constitués de syllabes, de préfixes et de suffixes. Ils sont empruntés à une racine ou origine étrangère, lointaine, sinon morte.
Ils sont faits pour être malaxés, patassés. Ils se contractent avec le temps, exemple: automobile, contrebas, bonjour, s'entrebattre, entrejambe, chassepot, entremets.
Ils ont été modifiés, exemple: franssois est devenu français.
Et quand on les décortique, en les redécoupant, ils peuvent redonner un sens plus étendu, voire oublié de son contexte ancien.
Les gens dans le temps ne se fatiguaient pas pour s'exprimer, l'instruction étant également limitée; un gars venu d'Anjou pour s'installer en Normandie a été tout simplement appelé Danjou; un autre fort comme quatre hommes a été baptisé tout court Quatrehomme. Le mot était devenu identitaire, un moyen de repère. Il s'allonge aussi: infinitésimal, incommensurable.
Et lorsque l'on joue avec les mots, ils cessent de devenir des maux, ils deviennent agrément, subtilité.
Certains les assènent comme des coups de marteau, d'autres les emploient avec douceur. Ils peuvent tuer comme ils peuvent panser.
Scénario et conception de D.P. Marilly
Dessins de J. Pêtre