Avec l'adoption en France de la loi sur l'interdiction des signes
religieux ostentatoires à l'école, le débat sur la laïcité - clos depuis un
siècle dans ce pays - a repris de plus belle, à grand renfort de slogans
tels que «choc des civilisations», «intégrisme républicain», «laïcisme»
ou même «islamophobie».
Se présentant comme la défense par excellence du principe républicain et
des droits de l'homme, le réflexe législatif ne peut occulter la nécessité
d'un débat théologique.
Comment les religions qui cohabitent dans un monde troublé et dangereux
conçoivent-elles leurs relations réciproques et, surtout, comment
justifient-elles du point de vue théologique et du point de vue religieux le
«dialogue fraternel» qui serait la condition première d'une «compréhension
mutuelle» ? Autrement dit, le Dieu des uns est-il, dans sa parole
et dans son être, compatible avec celui des autres ?
Le principe de laïcité interroge gravement les religions elles-mêmes,
leurs clercs, leurs prêtres, leurs théologiens.
Les autorités religieuses seraient-elles prêtes à accepter un réexamen
de leur credo et de leur histoire en vue d'ouvrir la voie à une nouvelle
tolérance ?
Partant de l'idée que les religions ont un rôle à jouer pour combattre
l'intégrisme, l'auteur interroge les trois religions monothéistes pour vérifier
si, au-delà des impératifs de façade, ces dernières ne recèlent pas un
principe tout autre, un principe non pas d'exclusivité mais d'«inclusivité».