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« "Tchi baamb-eh ? Yan kaamb liaandi !" En tout cas, je lui ai vraiment dit tout ce qu'il méritait. Je te jure que je n'ai pas mâche mes mots. Et s il n'y prend garde, il va de nouveau m'entendre ! Il va me sentir ! »... Tout un contexte, un univers, une culture ! Le discours africain en général, et Vili dans ce cas particulier, renvoie à des faits, à des dits et des non-dits ; un univers dans lequel les mots s'agitent et suscitent des réalités imagées, un cadre combien vivace, loquace et parfois cocasse à la fois. Parler et comprendre Vili, c'est tel s'employer à décortiquer les chefs d'oeuvres de ces honorables
Égyptiens enfouis sous le sable du temps qui s'égrène. L'un se réfère à la bouche (parler), l'autre aux yeux (l'admiration des fresques murales séculaires) ; mais tous deux se réfèrent à la mémoire, à la pensée vive en nous, telle la moelle épinière de l'être humain : je pense donc je suis. C'est bien grâce à notre aptitude à penser que nous existons et pouvons nous remémorer des propos édictés dans le temps par nos Anciens. C'est encore grâce à la mémoire que cet univers en nous s'éveille, s'embrase et s'emballe bien des fois par la parole qui semble prévaloir sur le souffle de vie ; elle nous fait évader
dans les dédales du temps, du passé ; un monde fait de nostalgie et de rêverie. « Comme l'affirmaient nos Ancêtres... Ainsi disaient nos Anciens... » Sommes-nous encore à même de nous souvenir de ce que nos Vieillards bien-aimés avaient coutume de se dire ? Il semblerait que tel est le pari à relever ; non pas que par le Loango, mais par tout Africain à la ronde. Fumu BIPE, à travers cet ouvrage nous brosse un tableau à la fois révélateur et indicateur sur l'état de notre patrimoine culturel, puis évoque sans détour la place que doivent occuper nos langues au quotidien.
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