Le 27 février 2000, Suzanne Viguier disparaît. Et si c'était un meurtre ?
Les soupçons se portent rapidement sur son mari, professeur agrégé de droit public à Toulouse. Il sera jugé à deux reprises en cour d'assises, en 2009 et 2010. En réalité, Jacques Viguier est jugé non tant pour les faits qui lui sont reprochés qu'en fonction de sa personnalité. Sa conduite totalement erratique pendant les journées qui ont suivi la disparition de sa femme, son obstination, ses silences font de lui un personnage déconcertant.
Ce professeur brillant se montre, dans la vie quotidienne, terne et comme embarrassé de lui-même. Un handicap qui va jouer contre lui lors de l'enquête : face à des policiers acharnés à prouver sa culpabilité, Viguier accumule faux pas et maladresses.
Acquitté une première fois à Toulouse, Jacques Viguier doit se présenter une seconde fois devant la justice à Albi.
Duels d'avocats, témoins incohérents, manoeuvres policières, exagérations médiatiques, Stéphane Durand-Souffland excelle à décrire la dramaturgie de ce procès riche en coups de théâtre, et démonte les rouages d'une machine judiciaire qui n'est rien moins qu'infaillible.
Onze ans après les faits, Suzanne Viguier n'a toujours pas reparu.