La distance irréparable c'est la faille qui sépare
de façon radicale le texte de l'image. C'est cette
faille que Bachelard habitait de son droit de
rêver qui visait à tenter des lignes de cohérence
philosophiques en vue ou en réserve d'une
esthétique à construire. Dans cette lignée, le
présent ouvrage, sur un parcours analogue, dans
les marges ou les limites extérieures de l'art que
sont l'art brut, le dessin d'enfant, l'art des taches,
dans celles plus internes que sont l'art
expérimental et ses extensions à visée politique,
tente, à sa façon, de poser des points relais pour
une esthétiké. Cela passe par la tentative de
redéfinition des logiques et des stratégies de
la représentation telle qu'elle se déploie de
Schopenhauer à Debord. L'esthétique y paraît
comme une aire expérimentale où les sphères
du savoir trouveraient à se recomposer. En
même temps l'exercice tente de réfléchir le mode
d'approche philosophique de l'image qu'elle soit
produite par l'enfant, le fou ou l'artiste. Le choix
semble se tourner vers une rêverie, qui réfère
à Bachelard, dans laquelle s'expérimente le
chiasme où le philosophe artiste contemple son
double à savoir l'artiste philosophe.