Tout est prétexte au jeu dans
l'écriture de Noëlle Renaude. De ses
premiers textes, Divertissements touristiques,
L'Entre-deux et Rose, la nuit australienne,
jusqu'à 8, son dernier, les
mots et les formes s'enchaînent dans
une horreur joyeuse. Une écriture des
contrastes entre gaieté apparente et
gravité certaine.
Puis, au détour d'une phrase,
anodine, discrète, l'auteur nous
cueille, nous saisit, nous embarque
dans une course folle. On saute du
salon à la courette, de la banquette
arrière sordide à la grange du pendu,
du monologue fluide au dialogue
éclaté.
La vie est là : médiocre et sublime,
mais toujours exposée, sans fard ni
retenue. On ose, chez elle, tout haut ce
que le lecteur pense tout bas. Peu à
peu, sans avoir l'air d'y toucher, chacun
invente, avec Renaude, un théâtre
du mouvement perpétuel.