Les Don Juan sont innombrables dans l'histoire de la littérature et des autres arts, parce que le fameux abuseur de Séville est beaucoup plus qu'un personnage : à l'égal de Faust, il incarne la plus vertigineuse des possibilités humaines. Comment, lorsqu'on est artiste, ne pas écrire, composer ou peindre un Don Juan ?
En hommage à Molière dont on célèbre le quatre centième anniversaire de la naissance, Étienne Barilier nous offre un Don Juan malgré lui. Son héros, avec sa rage d'être véridique, tient d'ailleurs du Misanthrope plus que de l'homme aux mille et trois conquêtes. Jeune étudiant chaste et sévère, poussé par son propre père à se déniaiser enfin, ce prude maladroit va s'y décider d'une manière inattendue. Au fil du temps, il découvrira qu'il est bel et bien ce qu'on voulait faire de lui. Pour le meilleur et surtout pour le pire.
Clin d'œil au théâtre en vers de Molière, l'auteur a choisi l'alexandrin rimé dont les possibilités musicales et les ressources comiques sont inépuisables.