Dans ce livre, composé de deux volets,
mon intention est de confronter l'humanisme
ancien à l'humanisme moderne.
En opposition avec les modernes, les Anciens
s'efforcent d'écouter la nature. Respecter l'harmonie
naturelle devient la règle d'or de l'homme ancien qui
s'évertue à l'appliquer dans toutes les manifestations
de sa vie individuelle et sociale. L'humanisme ancien
est fondé sur l'altérité dissemblable. Pour cet
humanisme, l'autre est celui qui ne possède pas la
culture du juste (athémistos), le barbare, donc celui
qui, au lieu de pratiquer la vertu, s'applique à
l'exercice de la violence. Cette culture, comprenant à
la fois une dimension éthique et juridique,
transforme une vie d'anarchie et de laideur,
symptômes de l'injustice, en une vie d'équilibre et de
beauté piliers de la justice et du droit. Contrairement
à l'humanisme d'aujourd'hui fondé sur la
ressemblance des visages et sur l'égalité des
existences, l'humanisme hellénique est fondé sur la
dissemblance. Dans l'humanisme moderne et
postmoderne, toutes les vies humaines possèdent la
même valeur ontologique, c'est-à-dire une valeur
inhérente à l'homme en tant qu'homme.