La quête. Le sémioticien est à la poursuite du sens qui lui échappe :
tout ce qu'il arrive à cerner ce sont les conditions de son existence,
les modes de sa manifestation. Les multiples formes de la signification,
tel est l'objet possible de la sémiotique.
Les domaines. Le sens est évacué pour que se construise la science.
Il se dédouble, au contraire, en connotations sociales et se solidifie,
pour que se constitue le «monde du sens commun». Il se transforme,
selon des règles à prévoir, pour produire la diversité que nous lui
connaissons dans l'espace et dans le temps.
La méthode. La sémiotique comporte un renversement des
postulats de la linguistique. Elle ne peut partir ni des mots à combiner,
ni des énoncés à générer. Elle doit s'installer au niveau des discours
et des textes. Ainsi des conditions (antérieures au phénomène linguistique)
de la production des récits : comment, à partir de structures
fondamentales abstraites, se constitue l'univers anthropomorphe de la
narration ?
La modulation. Des structures fondamentales jusqu'aux formes
complexes de la manifestation, en passant par les différents niveaux (et
modèles) du discours et du texte, on peut suivre une modulation du
sens. Ici sont explorés le folklore, la mythologie, la poésie et jusqu'aux
mots croisés. C'est à travers tous les plans de la contrainte sémiotique
que se joue une créativité dont le produit, en fin de compte, est l'illusion
de la liberté, de la vérité, de la beauté.