Echelles (Quelques degrés)
Une échelle de fortune posée dans la fourche d'un arbre. Un épouvantail, peut-être un mannequin, perdu dans le feuillage dont émerge une tête hilare. Voici la source de « l'échelle ». Posée contre l'arbre qui soutient la mer du dessus, pour accéder à la coque retournée d'une barque qui coiffe toute maison, prête pour un nouveau déluge. Vers quelle barque du dessus, cette femme aux talons hauts monte-t-elle l'escalier comme tournant dans un arbre creux retentissant des coups de hache du bûcheron amoureux ou des coups de butoir du nouveau déluge ? Une chaise posée devant la mer l'attend, c'est sa place. Eglise de tous les débordements. La femme s'y assoit, sa fourrure, elle ne la cache pas, l'exhibe au contraire dans la fourche d'un pommier, essaim de la tentation, la plus grande, où soi-disant tu n'oses mettre la main.
Il faut de la géométrie pour débrouiller tout cela. Des échelles, des clous, des paires de tenailles. Une échelle pour cueillir un mot entre les dents, un clou pour le garder en tête et les tenailles de nos désirs.