Quand on passe dix heures par jour juché au sommet d'un cheval, il faut s'inventer des histoires, se distribuer des rôles qui doivent permettre de tenir. D'heure en heure, je reprends les mêmes scénarios, en fait limités. Je les livre tels quels, car il serait dommage que la postérité les ignorât :
¤ Ogodaï-Langendorf, fils de Gengis, se dirige à la tête de sa horde, vers la mystérieuse capitale de Jam. (...)
¤ von Niedermayer-Langendorf et ses volontaires bavarois tentent de rallier la frontière des Indes, pour porter un coup mortel à la perfide Albion. (...)
Et celui-ci, que je préfère entre tous :
¤ Le Basileus Langendorf, maître et imperator du monde, entre dans une Lausanne dévastée, avec ses cavaliers noirs. Il ordonne aussitôt de rassembler la population sur la place de la Riponne et de la massacrer. Juché sur les escaliers de la bibliothèque en flammes, il assiste au spectacle les bras croisés. « Sweet, sweet Elisabella », très belle, parvient jusqu'à lui, se jette sur ses bottes quelle étreint : « Ne me reconnais-tu pas, toi que j'ai aimé jadis ? »