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Peter Sloterdijk, dans ce dernier volume de sa trilogie, Écumes,
sphérologie plurielle, part à la découverte de la structure alvéolaire
qui permet aux êtres humains de coexister dans les sociétés
modernes. Il y souligne le rôle de l'élément aérien, notamment
dans les nouvelles techniques de destruction et d'extermination,
développe une théorie des îles et de «l'insulation» humaine, se
penche sur le phénomène de la cohabitation des «machines
célibataires» vivant en cellules juxtaposées, ou encore sur le
phénomène de la «serre», fabrication artificielle d'un milieu
atmosphérique. En cela, il répond à la question de la nature
du lien qui fait tenir le sujet dans ce que la sociologie nomme
traditionnellement «société».
Peter Sloterdijk entre avec ce volume dans une phase
d'observation de la civilisation contemporaine, dont il rattache
l'évolution aux premiers mythes de l'écume, entre autres la
naissance d'Aphrodite. Cette forme de pensée sereine - en bulles,
en écumes - rend compte de la pluralité des approches et
inventions du monde. De même, elle formule une interprétation
philosophique et anthropologique de l'individualisme qui, en
créant une atmosphère de liberté, dépasse les définitions
entendues. Le malheur serait-il la dernière idéologie ?
Écumes, écrit d'une plume vive et claire, est sans doute le volume
le plus actuel et le plus accessible de la trilogie Sphères.
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