Quel rapport entre la crise outre-mer, l'élection de
Barack Obama vécue comme un exploit ou le drame de
Clichy ? Quel rapport avec la loi Taubira reconnaissant la
traite et l'esclavage comme crimes contre l'humanité, et devenue
le symbole des lois mémorielles ? Est-il légitime que
les politiques se mêlent d'histoire ? A quand l'égalité pour
les exclus de notre histoire et de notre mémoire coloniales
? A quand l'égalité pour leurs descendants, exclus de la
vie politique, économique et culturelle de la Nation ?
Régulièrement accusée de remettre en cause la liberté
pour l'histoire et surtout d'ouvrir la boîte de Pandore
(concurrence des mémoires, communautarisme, repentance),
Christiane Taubira répond ici pour éclairer la réflexion,
essentielle dans une démocratie, sur l'articulation
entre l'Histoire, la Mémoire et la Loi. Mais aussi et surtout
pour défendre l'honneur des vivants et la mémoire des
morts de cette histoire coloniale dont la société française
est l'héritière. Vivants et morts qui, quelle que soit la couleur
de leur peau, portent témoignage d'une certaine idée
de l'Homme, de sa dignité et, pas si accessoirement que
cela, de la France.
Une leçon d'histoire et de politique servie par une plume
généreuse et acérée.