Apprendre la vie comme un désespoir qui te lasse et pourtant ne t'empêche pas de marcher. Prendre une poignée de noms de femmes, d'hommes, y mettre un visage, des traits, des combats, des espoirs et des désillusions avec des mots. Faire un état de vie dans un moment ô combien particulier, écrire, écouter, lire : voilà ce qu'ici en lieu et livre, nous avons voulu esquisser.
Faire témoigner sur un choix qui remonte à presque 70 ans, temps de leur jeunesse, était une folle gageure ; laisser parler leur mémoire sur l'action de cet instant, à chaque coup héroïque, était une force. Sans a priori, nous sommes allés à leur rencontre, écouter leur histoire et leur aventure. Instant utile, époque où des jeunes garçons ou filles pouvaient se targuer d'un « sel de la terre ».
Pourquoi, au début de ce XXIe siècle, parler de Résistance ? D'abord, comme ces témoins le disent eux-mêmes, « bientôt ils ne seront plus là ». Puis, en ces temps incertains, la quête du sens de la vie est récurrente c'est celle d'un nouvel enjeu citoyen de notre actualité.
Elles et Eux ont fait un unique choix : résister. Peut-être ont-ils été insouciants au début, mais très vite ils prirent conscience de leur engagement. C'est, dit-on, « plus facile de mourir à 18 ans. »
Or, comme la mer lentement se retire et laisse sur la plage toutes sortes de souvenirs, témoignant, après tout, simplement de son passage, nous avons essayé de réunir des mémoires, ici. Elles et Eux sont 28, non pas comme des fossiles, mais comme une vérité vivante et républicaine.
Ce récit est suivi d'une pertinente analyse sur la poésie et son rôle en Résistance.