« Cette " planète elle " avait de la gueule. Elle parlait fort, elle s'affirmait. Sans doute y voit-on aujourd'hui les prémices d'une mondialisation désormais diabolisée, mais unir les femmes dans leurs combats et leurs désirs cimentait cet univers auquel elles tenaient, et auquel je tenais avec elles. »
Pendant trente ans, Philippe Trétiack parcourt le globe et nourrit les pages du plus grand magazine féminin français. Trente ans, ce sont 1 500 numéros de l'hebdomadaire le plus vendu des années 90, autant de comités de rédaction, pléthore d'interviews, de voyages, de shootings à une époque où la presse féminine faisait la pluie et le beau temps. Seul grand reporter masculin du magazine, espèce unique donc, il a été une sorte d'étrangeté bienvenue sur la « planète ELLE ». C'est cette position privilégiée qu'il raconte, et son état d'esprit à la fois léger et lucide donne à ses souvenirs une distance et un humour qui sont les ingrédients des meilleurs témoignages.
Entre les lignes s'écrit aussi une histoire de la presse, une galerie vivante de personnages aux prises avec les grands débats de société ; et l'on voit apparaître, peu à peu, un nouveau monde dans lequel le papier, la presse en général et féminine en particulier, perdront leur place prééminente.