La dépense n'a plus bonne presse. Désormais, tous les partis politiques s'en défendent pour conduire au mieux une politique d'austérité ordonnée par la crise européenne.
Parallèlement, les messages publicitaires et les injonctions médiatiques engagent l'individu à dépenser toujours plus et à consommer sans culpabiliser. Il y aurait donc une « schizophrénie moderne » entre dépense publique et dépense privée, entre économie générale et économie psychique. Pourtant, la politique d'austérité dévoile un même idéalisme du chiffre pour l'ensemble du corps politique.
En prenant appui sur la pensée contemporaine, cet essai explore les problématiques actuelles de la dépense dans la parole publique. L'ambition est de mettre à jour les rapports physiques et symboliques qui lient l'austérité politique à l'ascétisme individuel dans une même morale de la production, pour redonner à la dépense toute sa valeur subversive.