Un notable laisse, à son décès, un manuscrit étonnant, qui plonge dans l’embarras son filleul et liquidateur testamentaire. Que faire de ces essais tout à fait déroutants, qui abordent les sujets les plus disparates, dans une saisie tour à tour iconoclaste, ironique, attendrissante, provocatrice, pédante, farfelue, quelquefois loufoque, sinon risible, le tout tirant à hue et à dia ?
Question difficile, et d’autant plus que rien de tout cela ne colle au personnage lui-même, qui semble s’être avancé masqué, écrivant a contrario de tout ce qu’il était.
Éloge de la procrastination, vraiment, lui qui était un bourreau de travail ? Ou éloge de la taverne, lui qui n’y est jamais entré ? Sont-ce des éloges, vraiment ? Ces essais ne seraient-ils pas plutôt des facéties, des tours burlesques, à intention ironique, ou carrément des mystifications, permettant à l’auteur de se dérober pour mieux dire ?
Une seule chose à faire, finalement : les publier, advienne que pourra.
After his death, a public figure leaves behind an astonishing manuscript – an embarrassment to his godson, the executor of his estate. What should be done with these disconcerting essays, which touch on disparate topics, jumping from the iconoclastic to the ironic, from the moving to the provocative, from the highbrow to the eccentric, at times preposterous and ridiculous, but all fundamentally contradictory?
It is a difficult question to answer, especially as none of these essays seem to match the persona he hid behind and seem to have been written against everything he stood for.
Is this really a tribute to procrastination from a workaholic? Or a tribute to the tavern from someone who never frequented them? Are these truly tributes? Or are they pranks instead, farcical tricks, intended to be ironic, a full-on hoax, allowing the author to strip away all pretence in order to communicate authentically?
There was only one thing left to do: publish them. Que sera sera.