C'est par la poésie qu'Emmanuel Roblès entre en littérature. Cet essai rétablit chez "l'apôtre des lettres maghrébines" la place de sa pratique de poète.
Emmanuel Roblès (1914-1995) est d'abord connu pour ses romans et son théâtre, ensuite pour ses nouvelles, très rarement pour ses poèmes. La faute à la discrétion de l'auteur et à ses choix éditoriaux ? C'est pourtant par la poésie que l'adolescent d'Oran, bilingue français espagnol, entre en littérature. Il ne cesse par la suite de lire, traduire, commenter et pratiquer ce genre littéraire même s'il publie peu de poèmes lors des deux guerres qui l'affectent, l'une mondiale, l'autre d'indépendance. Mais, à partir de 1975, année pivot, il réorganise ses priorités génériques en faveur de la poésie. De celui que Mohammed Dib appelait " l'apôtre des lettres maghrébines ", cet essai se propose de dévoiler, arpenter et réévaluer les activités poétiques, en quatre étapes : 1) " La poésie en situation " situe Roblès dans son siècle et parmi sa famille littéraire ; 2) " La poésie en acte " analyse ses poèmes publiés et inédits selon une perspective réticulaire ; 3) " La poésie en filigrane " décrypte les différentes formes de transtextualité poétique présentes dans l'oeuvre fictionnelle ; 4) " La poésie en réseau " examine la cohérence des activités de revuiste, traducteur, préfacier et critique de Roblès avec sa pratique de poète. La poésie s'impose au final en foyer continu d'intérêt et de création pour cet écrivain-voyageur à l'interface des langues, cultures et littératures du Maghreb, d'Espagne et d'Amérique du Sud.