Des employés de ministère étriqués, une
jeunesse bruyante que distrait le canotage
sur la Seine, des petits boutiquiers qui ne
rêvent que pêche à la ligne, des paysans
âpres au gain de la Haute-Normandie :
c'est l'univers familier de Maupassant que
nous retrouvons ici dans sa diversité. Et
cependant, un thème unit ces contes : la
destruction de l'individu.
C'est en effet la mort qui rôde dans ces
quatre récits de la cruauté ordinaire que
Maupassant fait paraître de 1881 à 1883.
Mais cette dureté n'empêche pas la gaieté,
ni que la farce se mêle au tragique. Séduisante
et grinçante tour à tour, la réalité
que mettent en scène ces histoires de la
vie quotidienne n'est donc banale qu'en
apparence. L'inquiétante étrangeté n'est jamais
très loin et Maupassant nous conduit
aux frontières où s'effacent les explications
les plus naturelles.