En bengali, le mot «enfance» signifie
«enfance d'un garçon». Tout un symbole,
dont on comprendra vite la portée...
Des parents mariés par leur famille.
Un foyer désuni. Un père despotique,
passant le plus de temps possible auprès
de sa maîtresse. Une mère, réfugiée
dans une dévotion religieuse austère...
En un sens, c'est un tableau ethnologique
de la famille traditionnelle bengalie
que nous propose Taslima Nasreen.
Un tableau auquel le regard de l'écrivain
- et de la petite fille - apporte vie et chaleur.
Dans un pays déchiré par la guerre civile,
nous voyons naître et s'affirmer
un caractère rebelle, auquel le père
apportera une aide paradoxale
en imposant à ses enfants, y compris
aux filles, de faire des études.
Après Lajja, qui a valu à Taslima Nasreen
une fatwa et l'exil, on sent ici
comme une gourmandise de l'auteur
à rappeler son enfance, à en retrouver
les saveurs, le langage vif et leste.