Le plus souvent, le cinéma édulcore la représentation des enfants et lisse les aspérités susceptibles de rebuter un spectateur adulte en recherche de cet objet nostalgique par excellence qu'est l'enfance. Alors, on nous montre des personnages sur lesquels le mal n'a pas vraiment de prise, dont on éradique toute cruauté, toute sexualité, dont on camoufle le rapport à la mort...
Cela étant, des cinéastes osent refuser ces clichés et filmer des enfants dans toute leur complexité. Reconnaître une possible proximité de l'enfance avec le mal n'interdit pas de nous proposer aussi de partager cet émerveillement que les petits éprouvent plus facilement que les adultes - dont l'innocence est érodée.
Carole Desbarats a choisi de se tourner vers ces oeuvres qui, des débuts du cinéma à aujourd'hui, essaient de respecter leurs personnages d'enfants.