Nous habitions un cul-de-sac au fin fond d'un lieu-dit. Bâtie entre rivière et forêt, notre maison était le théâtre des parties de chasse ou de pêche qu'organisait mon père en fonction des saisons. Le samedi matin, voisins, amis et collègues partaient avec lui pour ne revenir qu'à la nuit tombée. Ma mère, elle, s'affairait à préparer la soirée. Lors de ces réceptions bruyantes, le jeune enfant que j'étais n'arrivait ni à lire ses bandes dessinées ni à dormir. Allongé sur mon lit, ma lampe de chevet allumée, j'écoutais le brouhaha dont le volume augmentait au fur et à mesure que les heures passaient et que la maison s'imprégnait de musiques, d'alcools et de cigarettes.