«Tout d'abord, ils ne virent pas bien ce que renfermaient ces
armoirès ; mais, quand ils s'en furent approchés, ils reculèrent avec
un frisson de dégoût et d'horreur. [...]. Il y avait là des centaines
d'organes, des corps entiers conservés en apparence dans toute
leur fraîcheur par des procédés inconnus.
Immergés dans de vastes bocaux, [...], des coeurs palpitaient au
milieu d'un liquide incolore, des poumons s'enflaient et se dégon-flaient
avec un bruit haletant, des masses d'entrailles bleues et
vertes se tordaient, encore agitées des mouvements reptiliens qui
accompagnent la digestion chez les êtres vivants.
Il y avait encore, [...] des foetus vivants dont les vaisseaux ombilicaux
étaient prolongés par des tubes de caoutchouc qui venaient
aboutir à une étrange pompe de cristal, pleine de sang tiède.
Rapopoff, pendant tout cet examen, donnait les signes de la
plus vive terreur [...]. Tout à coup, il se rejeta en arrière, avec un
véritable hurlement. [...]
Il montrait du doigt une vitrine dans laquelle M. Bondonnat,
stupéfié d'épouvante à son tour, aperçut son exacte ressemblance,
son double, un autre Bondonnat en chair et en os, qui, admirablement
embaumé, semblait le contempler avec un sourire tranquille.»