Philibert Bugnyon (Mâconnais qui fit carrière à Lyon) a laissé un nom comme juriste, mais s’est aussi voulu poète. Sauf quelques vers de circonstance qu’il égrena sa vie durant, il est essentiellement l’auteur des Erotasmes (1557). Dans ce recueil de jeunesse, il apparaît comme un marotique tardif, en même temps qu’il se révèle fasciné par Ronsard. Mais le lecteur sera surtout sensible, sans doute, aux échos de la Délie, que prolonge ce disciple avoué de Maurice Scève. Il fallait rééditer ces vers introuvables, maintenant que nous a été rendue la Tricarite de Taillemont, pour que le chercheur d’aujourd’hui mesure précisément toutes les influences et tendances qui pouvaient présider à l’écriture poétique des derniers «scéviens». À cet intérêt d’esthétique historique s’ajoutent la particulière richesse du lexique et l’inventivité dont Bugnyon fait preuve comme versificateur.