La communication use largement du beau, du tragique, du
séduisant et de l'étonnant, voire du terrifiant : elle a une réelle
connivence avec l'esthétique et il fallait le talent d'Henri Bourgeois
pour la clarifier. Le manuscrit, daté de 1998, était jusque là inédit.
L'auteur ancre judicieusement le sens de l'esthétique dans une
perspective à la fois philosophique et théologique. Une culture
esthétique s'établit par de l'information, des commentaires d'oeuvres
artistiques ou une description des émotions et des sentiments. Mais
elle demande surtout de la réflexion, pour comprendre la forme de
l'esthétique, sa structure et ses composantes.
L'école philosophique allemande de Francfort puis celle de
Constance ont élaboré de précieuses analyses sur l'art, la lecture et
la réception. Mais ce livre «français», à partir d'une relecture de
Kant et des théoriciens des médias, relie l'esthétique et la
communication et confronte la foi à l'une et à l'autre.
S'il y a effectivement un malentendu, un contentieux et un
débat entre la foi et l'esthétique, c'est parce que l'esthétique, bien
loin d'être extérieure à la foi, lui est très proche et même intérieure.
Le tout est alors que la foi laisse émerger en elle cette forme ou
cette dimension d'elle-même sans laquelle elle ne serait pas ce
qu'elle est.