Éthiopie
Le choix du fédéralisme ethnique
Chronique du gouvernement de transition (1991-1995)
En mai 1991, au terme d'une offensive militaire de trois mois, l'Ethiopian People's Revolutionary Liberation Front (EPRDF) et l'Eritrean People's Liberation Front (EPLF), alliés à quelques fronts de moindre dimension renversent le régime du lieutenant-colonel Mängestu Haylä-Maryam.
Pendant que l'Érythrée s'apprête à se séparer de l'ensemble éthiopien, l'EPRDF met en place un gouvernement de transition, désigné après la réunion d'une Conférence pour la paix et la démocratie et l'adoption d'une Charte de la période de transition.
Ce gouvernement, qui engage timidement une libéralisation de l'économie, admet la sécession de l'Érythrée et préconise un système de fédéralisme ethnique. Tandis qu'organisations et partis se multiplient, il se heurte à de nombreuses oppositions, en particulier au lendemain des élections régionales de 1992, dont les résultats, sujets à caution, sont largement contestés.
Cependant, agissant en ordre dispersé au nom d'intérêts souvent contradictoires, oppositions nationalistes et mouvements centrifuges ne se retrouvent que pour condamner la mainmise de l'EPRDF sur le pouvoir. Ils seront les uns après les autres laminés par le gouvernement avant qu'une assemblée constituante élue au suffrage universel ne dote, en 1994, la République fédérale et démocratique d'Éthiopie d'une nouvelle constitution.