Éthique de la communication et de l'information
Une initiation philosophique en contexte technologique avancé
De la libre concurrence au rapport de couple, en passant par la logistique, la stratégie militaire, la génétique ou la santé mentale, rien ne semble échapper à la communication et l'information. Ces dernières deviennent l'expression d'une réalité de plus en plus générique et recoupent un nombre croissant de domaines d'expérience. La communication est l'objet central de l'économie : le « capitalisme cognitif ». Elle équivaut au social : la « société de l'information ». Elle serait le seul vecteur de régulation politique et le garant de la démocratie à 1ère post-idéologique. Elle serait l'élément commun des sciences de la vie, des sciences mathématiques et des sciences humaines...
Le fait que la communication apparaisse ainsi comme l'unique horizon éthique et que les techniques qui lui sont inhérentes deviennent la solution de toute action est le point de départ à partir duquel ce livre entend développer une initiation philosophique, elle-même mue par deux principes : refuser toute instrumentalisation de la philosophie par la technique et toute réduction de la technique à un niveau instrumental. Cette initiation se développe tout d'abord en parcourant quelques figures majeures de la philosophie de la technique, comme Heidegger, Simondon et la tradition cybernétique ; ensuite en exposant les fondements de l'idée selon laquelle l'espace public est un espace de communication, de Kant à Habermas : enfin en analysant la mise en difficulté d'une telle idée par la théorie du performatif, d'Austin à Derrida. Sur de telles bases, il sera possible de diagnostiquer une société qui fait de la transparence son idéal et dans laquelle, techniquement, tout peut désormais communiquer et chaque information être traitée statistiquement de manière automatique.