Éthique de la libération textuelle
Le pied de la lettre
Retrouver l'écriture, comme une alliée dans l'épreuve ? Ceux qui le peuvent savent combien c'est précieux ; les autres ne l'ignorent pas.
Car le geste d'écrire émancipe, jusque dans la peine prise, jusque dans la rigueur exigée pour l'accomplir. La lettre est multiple, sous la plume ou le doigt de qui se confie à son journal, prépare une réunion, dompte les voix dans sa tête ou paraphe un contrat... Traces écrites, diverses, et comportant chacune ses risques et ses promesses.
L'écriture libère ; mais en fixant, elle enferme. Elle enferme, mais en contenant, elle façonne. Elle façonne mais en édifiant, elle expose...
Pareil miroitement méritait bien, pour en relever les nuances, de mobiliser les ressources conjointes de la psychanalyse, de la littérature, de la philosophie, de l'anthropologie et de la pédagogie. Dans le geste d'écrire, aussi puissant qu'il est commun, l'homme joue sa liberté.