Le narrateur est nègre dans une maison d'édition. Il retouche la vie des autres qui signent à sa place, passe de livre en livre, incognito. Main postiche, il n'a pas de nom. Congédié pour faute professionnelle, il décide d'écrire la vie de Sudor, acteur du cinéma muet, doublure d'occasion et star éphémère, dissimulé sous des pseudonymes, disparu dans les années trente. Il rêve sur les visages et les noms, fouille les revues et les lieux. Paris désert devient la salle obscure de sa propre histoire. Les écrans se peuplent d'ombres vacillantes, celles d'un monde silencieux plongé dans l'oubli. C'était l'époque des vamps en collants et des voyous en cravate, des Vampires et de Belphégor, de Musidora et d'Ivan Mosjoukine. Sur les lèvres muettes des acteurs et sous la cagoule de Fantômas, il tente de déchiffrer les énigmes d'une vie pour retrouver l'identité insaisissable de celui qui, comme lui, s'est caché derrière les autres.