Le cycle de l'égalité en éducation a débuté lorsque Condorcet a placé dans la diffusion des lumières l'espoir de bâtir un monde constitué de citoyens libres et responsables. Mais dans la fondation effective de l'école primaire, l'élévation des enfants du peuple fut subordonnée au maintien de l'ordre social. Le régime de l'équité ségrégée, imaginé par Guizot et consacré par Jules Ferry, résista aux rhétoriques de la démocratisation de la première moitié du XXe siècle. Il fallut attendre l'explosion scolaire dans les années 1960 pour que les gouvernements se décident à faire place aux catégories sociales auparavant tenues à l'écart des formations générales longues. Et pourtant, le plan Langevin-Wallon devait être le testament politique d'une génération de réformateurs de l'école qui avait marqué les années 1920 et 1930.
L'objet de l'ouvrage est de caractériser l'égalité en éducation, d'analyser les conditions historiques de sa convocation dans les discours politiques et d'étudier les évolutions qui l'ont affectée dans le temps, de son émergence au début de son déclin.