Mémoires
Jean-Marie Le Pen fils de la nation
Un nouveau regard sur Le Pen : le sien.
« Mes grands-parents paternels ne savaient pas lire
mais surent donner une vie décente à leurs enfants.
Ma paysanne de mère était élégante et fière, mon père,
patron pêcheur taciturne, avait navigué pendant la
Grande Guerre, à treize ans, mousse sur un cap-hornier,
ces cathédrales de toile et de bois qui affrontaient les
quarantièmes rugissants. À la maison, il n'y avait pas
l'eau courante mais on aimait sa famille, son pays et
Dieu - et la Bretagne aussi, avec ses îles, ses navires.
L'instituteur et le curé nous apprenaient à les chanter
ensemble. En somme, j'étais un petit Breton heureux
dans la grande France.
Puis vint la Seconde Guerre mondiale. Le père est
mort, la France était blessée, des curés m'ont dégoûté de
Dieu. C'est alors que j'ai découvert la folie des hommes,
Paris, l'université, l'Indochine, l'Assemblée nationale,
l'Algérie. J'eus une épouse et des filles. La vie s'offrait,
tantôt magnifique, tantôt désolante. Le petit Breton avait
grandi, la France rapetissé. Pour la relever, j'ai choisi le
combat politique. »