Disparue en janvier 2017, Annie Saumont nous a laissé une oeuvre singulière, d'une modernité absolue. Dès ses débuts, elle poursuit l'obsession d'écrire des nouvelles, rien que des nouvelles. Au gré d'anecdotes glanées ici et là, chacun de ses récits dresse un tableau de la société d'une humanité poignante. Avec sa concision extrême, sa parfaite maîtrise de l'ellipse et son art de la chute, elle sait en quelques pages créer un suspense. Ses personnages, antihéros solitaires, racontent leur infortune avec une franchise désarmante. Son univers s'attache à des détails, à des objets du quotidien, aux situations qui dérapent. Mais c'est plus encore à son style inimitable qu'on reconnaît l'écriture d'Annie Saumont. Une langue minimaliste qui bouscule la grammaire, tord la syntaxe, bannit les virgules, se réapproprie les mots de la rue.
Pour Josyane Savigneau, journaliste au Monde des livres et préfacière de ce Florilège, Annie Saumont était " certainement la plus grande nouvelliste française ".