Ce ne sont pas des mémoires, c'est une conversation.
On a beau changer de peau plusieurs fois, on reste toujours le même serpent.
Mais ta vision des choses a tout de même radicalement changé, non ?
Tu sais, si le jeune Nick Cave pouvait s'autoriser un certain dédain pour le monde, c'est parce qu'il ne savait pas ce qui l'attendait. Je m'aperçois aujourd'hui que ce dédain, ou ce mépris, était un luxe, une afféterie complaisante. Ce jeune homme n'avait aucun sens de la fragilité de la vie, de son caractère précieux. Il ne se rendait pas compte qu'il est difficile mais essentiel d'aimer le monde et de le traiter charitablement. Et, je le répète, il ne soupçonnait pas ce que l'avenir lui réservait.
Tiré de plus de quarante heures d'entretiens avec le journaliste Seán O'Hagan, Foi, Espérance et Carnage retrace la vie intérieure de Nick Cave, qui y livre ses méditations sur la foi, la musique, la création, la liberté, l'amour, le deuil... Une plongée dans les rouages de l'inspiration et de la création, ainsi qu'une réflexion sur ce qui nourrit une oeuvre, où l'on découvre avec quelle force espoir, spiritualité et fiction peuvent nous pousser vers l'avant.