À la rubrique «inclassables» de l'histoire des sciences, Forme
et croissance occupe une place de choix. Écrit par un naturaliste
écossais qui fut aussi mathématicien et traducteur
d'Aristote, il mêle magistralement la science et la littérature
dans une prose d'une qualité rare illustrée de dessins inoubliables.
Des cornes de bélier aux nervures des ailes de libellule et
aux squelettes de dinosaures, l'auteur analyse le vivant avec
l'oeil du géomètre, pour conclure sur une théorie pour le moins
stupéfiante : on passe d'une espèce à une autre par une simple
déformation de l'espace ! Même si la biologie a fini par démêler
l'énigme, on comprend pourquoi ce livre - un chef-d'oeuvre de
la littérature scientifique - a durablement fasciné des générations
de scientifiques, et pourquoi il continuera longtemps à le
faire.