Forme fermée et forme ouverte dans le théâtre européen
Dans l'histoire du théâtre européen depuis Shakespeare, deux tendances opposées ne cessent de se manifester : l'une privilégie la forme fermée, rigoureusement structurée, « tectonique » ; l'autre promeut une forme ouverte, libre, « atectonique », qui tend vers la dissolution de la structure dramatique.
Reprenant les catégories de « forme ouverte » et de « forme fermée » établies par Heinrich Wölfflin dans son ouvrage Les Concepts fondamentaux de l'histoire de l'art, Volker Klotz construit un modèle théorique pour l'analyse des pièces de théâtre selon leurs éléments constitutifs : action, temps, lieu, personnages, composition, langage.
Ressortissent au « type idéal » de la forme fermée - c'est-à-dire « classique » - les pièces de Racine, de Goethe et de Schiller. Et sont particulièrement représentatives du « type idéal » de la forme ouverte, celles de Lenz, de Büchner, de Grabbe, de Wedekind, de Brecht. Mais l'étude s'intéresse aussi, bien entendu, aux nombreux cas de « forme mixte ». Loin de considérer ces formes-types de la dramaturgie comme des entités platoniciennes, l'auteur s'attache à montrer que ce sont « des tendances tout à la fois permanentes et sujettes à variation à travers l'histoire ».
Un grand classique de la dramaturgie, qui combine une réflexion théorique exigeante et la proposition d'une méthode, extrêmement précise, d'analyse des textes de théâtre.