Nicolas Fouquet (1615-1680), surintendant des Finances de
Louis XIV, était un personnage plein de charme, fin et distingué,
affable et complaisant, à l'intelligence aiguisée et aux multiples
talents : juriste éminent, habile financier, diplomate avisé, ami
fidèle, grand mécène, protecteur des artistes, des poètes et
des écrivains (La Fontaine, Corneille, Madame de Sévigné...),
grand bâtisseur (on lui doit l'éblouissant domaine de Vaux-le-Vicomte),
en même temps que grand amoureux...
Son rôle politique, souvent méconnu, a été capital dans la période
difficile qui va de la fin de la Fronde à la mort de Mazarin. Usant
de son crédit personnel, finançant l'effort de guerre, il sauva la
monarchie de la faillite. Rongé par la chimère et l'ambition, rêvant de
devenir un nouveau Richelieu, entretenant autour de lui un vaste
réseau de créatures dévouées comme de belles et dangereuses
espionnes, fortifiant pour son compte la citadelle de Belle-Ile, ce fastueux
ministre ne pouvait que se heuter à l'autorité naissante du
jeune Louis XIV. Il fut accusé d'avoir puisé dans les caisses de l'Etat.
Son arrestation par le fameux d'Artagnan, suivie de son procès
retentissant, fut le début de la révolution royale. Fut-il réellement
coupable ou victime de la jalousie de ses nombreux ennemis ?
S'appuyant sur des recherches d'archives approfondies et des
documents inédits, alliant la sûreté de la documentation à l'élégance
du style, jamais ouvrage n'avait apporté un éclairage si nouveau sur
ce personnage fascinant et son époque, celle de la France baroque,
de sa foisonnante diversité, de sa richesse artistique, de ses grandeurs
comme de ses incommensurables désordres.