Autrefois, jamais un Corse n'aurait osé dire qu'il n'était pas français. Aujourd'hui, cette objection ne se limite plus aux indépendantistes. Que s'est-il donc passé ?
La Corse française ? Jusque dans les années 1970, c'était une évidence. Mais cette époque est révolue et on a désormais l'impression que beaucoup de Corses sont Français malgré eux.
Comment en est-on arrivé là ? C'est ce que tente de comprendre dans ces pages Paul-François Paoli.
En retraçant l'histoire de la Corse et de sa relation complexe avec les « pinzuti » - autrement dit les continentaux -, Paoli porte un regard amoureux mais lucide sur l'île de Beauté, dans sa relation torturée, passionnée, avec la France. Sa thèse est détonante : identitaires plutôt que nationalistes, de nombreux Corses ne reconnaissent plus la France dont ils s'étaient fait une certaine idée, à travers les figures tutélaires de Pascal Paoli, Napoléon Bonaparte, de Gaulle. Ils refusent à présent d'être une minorité parmi d'autres dans un pays vaincu par la mondialisation.
Dans ce texte à la fois tendre et plein de colère, franc comme un pamphlet mais réfléchi comme un essai, Paul- François Paoli cherche à recréer les liens d'affinités qui s'étaient noués au cours des âges entre la Corse et la France, et donc entre la France et le fil de son histoire.