Ce jour-là au bord du lac Mahkeenac, sans doute s'étaient-ils sentis les deux êtres les plus proches au monde, chacun pensant, sans le dire à l'autre, qu'il n'y avait rien de plus réjouissant que l'amitié. Ce lien imprévisible, mystérieux, qui rapprochait deux individus sans autre parenté qu'une attirance mutuelle et le plaisir d'être ensemble, de devenir soi par l'entremise de l'autre.
Le 5 août 1850, alors qu'il travaille à son livre sur la baleine, Herman Melville rencontre Nathaniel Hawthorne, propulsé au rang de plus grand écrivain américain après la publication de La Lettre écarlate. Entre les deux hommes naît une amitié littéraire aux accents passionnels.
Quelques mois plus tard, Melville dédie Moby Dick à son nouvel ami. L'évidence de leur rencontre est aussi fulgurante que le sera la fin de leur histoire.
À cette relation complexe de deux êtres qu'un même fond de mélancolie rapproche et que des tempéraments opposés séparent, Stéphane Lambert entrelace des éléments de vie personnels et romanesques, et des interrogations sur la création, la fraternité ou le désir.
Écrire devient alors une autre manière d'aimer.