L'Europe : est-il bien nécessaire de répéter son nom d'une façon incantatore, pour être certain que ce « petit cap » d'Asie occidentale a bien une consistance, des particularismes - des moeurs, des coutumes, des usages proches mais différents - qui font un tout, fait d'une somme de curiosités géographiques, de spécificités religieuses, culturelles et linguistiques ?
Tout à la fois plaidoyer lucide en faveur de l'union d'un continent, recueil de voyages un peu à la manière des « grands ancêtres » qui, du « flâneur salarié » des bords de la Saône à Paul Morand, ont enchanté des générations de lecteurs avides de découvrir de nouvelles contrées, ce livre dresse un bilan, analyse quelques faits historiques et délivre plusieurs clés pour ouvrir les serrures qui bloquent le processus d'association politique.
Cet ouvrage explore quelques pistes. L'expérience d'élu intercommunal amène son auteur à proposer des solutions alternatives à l'union totale comme au divorce pur et simple. Oui, entre la fédération et la sécession, il existe des solutions pragmatiques, réalistes, loin des rêveries bruxelloises, aux antipodes du totalitarisme de la Commission européenne, des solutions qu'il faut mettre en oeuvre à titre expérimental. Fières de leur passé, enracinées, mais sans nostalgie, dans leurs traditions, les patries européennes peuvent et doivent s'unir comme elles le font déjà - AIRBUS, ESA, etc. - autour de projets communs.
Autrement dit l'Europe à géographie variable, l'Europe à la carte, étape intermédiaire sur la route de l'unification, laissant à chacun le pouvoir de déléguer à l'instance communautaire les compétences qu'il souhaite. Ainsi, l'Union des États souverains d'Europe pourra demain voir le jour et « plus si affinités » car, pour nous autres Français de souche, avec nos frères européens, ce qui nous rassemble n'est-il pas plus fort que ce qui nous sépare ?