L'analogie entre psychanalyse et archéologie semble une
évidence : la méthode freudienne relève de la recherche d'un
passé enfoui. Cependant, Livio Boni renverse les termes de cette
évidence : l'archéologie est porteuse d'une dimension fantasmatique
que cet ouvrage met au jour.
Ainsi, l'analyse archéologique de la statuaire masculine comme
modèle de la beauté classique ne peut éviter le questionnement
psychanalytique sur la différence des sexes. De même, la passion
pour Pompéi, que Freud connaissait, est emblématique du
goût romantique pour les villes mortes. Ou bien encore, chaque
monument antique est une incitation à la remémoration, une
invitation au deuil, voire à la mélancolie.
Archéologie et psychanalyse sont donc deux disciplines en
résonance, affectées l'une par l'autre. Livio Boni nous montre
comment l'inconscient structure leur méthode.