Au XVIIIe siècle, au coeur d'événements qui mettent à mal la
souveraineté et le prestige de Gênes, l'aristocratie parvient à
maintenir sa place économique et politique. Les palais que les
familles de la noblesse de l'époque meublent et donnent à voir
au public en sont la preuve incontestable : le décor installé dans
ces demeures répond au décorum et à une stratégie qui vise à
consolider l'établissement des familles par le moyen de l'héritage.
Le palais Spinola à Pellicceria est paradigmatique de ces
stratégies. Cet ouvrage éclaire les usages que l'aristocratie fait du
décor, en analysant les meubles et les objets qui le composent,
sous un angle à la fois social, juridique et esthétique. Il met aussi
en évidence la cohérence des collections, enjeu majeur pour les
familles, contraintes potentielles pour les artistes et artisans
auxquels elles passent commande.