Gérard Pfister, "poète trop effacé" ? De l'intérieur de l'âme ?
De Gérard Pfister, Roger Munier a dit qu'il est le poète "de la
métamorphose spirituelle au sein du monde", Gérard Bocholier qu'il
reste "tout éclairé du radieux sourire de l'enfance", Jean Mambrino que
son oeuvre semble "nue et transparente", Jean-Yves Masson qu'elle
parvient "à échapper aux canons de la poésie religieuse et aux dogmes
d'une foi répertoriée", Patrick Kéchichian évoquant un "lyrisme crispé",
"une quête spirituelle, un tremblement d'attente"...
Ce que nous aimons chez Pfister (né en 1951 dans une famille d'origine
colmarienne), c'est sa justesse d'expression, sa sobriété, son envol
tragique, toujours en menace d'être interrompu, sa façon de frôler sans
peur le silence pour mieux nous suggérer de quoi et peut-être de qui il
restera peuplé jusqu'à la consommation des siècles. Voilà une sorte de
mise en croix perpétuelle de l'aveu intime et du désir de n'être jamais
déconnecté du Réel.