Germinie Lacerteux, publié en 1865, est comme Madame
Bovary une oeuvre capitale. Les Goncourt s'y inspirent
de la double vie de leur vieille bonne, qu'ils découvrent,
horrifiés, à sa mort en 1862. Un nouveau régime du roman
s'y inaugure, celui d'un réalisme noir et baudelairien.
Ouvrant la voie à Thérèse Raquin, Germinie Lacerteux ne se
réduit pourtant pas à l'esthétique naturaliste. Travaillant
à partir des traités de l'hystérie des docteurs Brachet et
Briquet, les Goncourt inventent un roman psychologique
où le personnage est à la fois l'incarnation d'un discours
médical et le support de la compassion du lecteur.
L'édition du texte est accompagnée de nombreux inédits
et d'un important dossier de réception.