Ghetto de Venise, 500 ans
29 mars 1516. La Sérénissime impose aux Juifs de Venise de se regrouper dans le lieu-dit « Geto », à l'extrémité nord de la ville, sur une île encerclée par des canaux. Deux portes, ouvertes le matin et refermées le soir à minuit, donneront désormais accès à ce lieu. Les habitants pourront le quitter dans la journée pour exercer leur profession, mais la nuit seuls les médecins seront autorisés à sortir pour soigner les Chrétiens hors les murs. Le premier ghetto est né. Son appellation sera désormais associée à tous les lieux de ségrégation dans le monde. Aujourd'hui, 500 ans après, nous nous posons d'innombrables questions concernant cette mesure. Qu'est-ce qui l'a motivée ? Comment la communauté juive l'a-t-elle acceptée ? Était-elle d'ailleurs ressentie comme une contrainte ou comme s'inscrivant dans une politique générale de la République vénitienne vis-à-vis des communautés étrangères ? Quelle a été la vie dans ce lieu de confinement durant les 300 ans qui ont précédé la suppression des portes par Napoléon ?
Depuis l'institution du « lieu clos » jusqu'au processus d'assimilation, dans une approche qui englobe Venise dans son ensemble, ce livre met en lumière les relations qui, malgré la réglementation, existaient entre la Communauté et le reste de la société civile, et aussi la vie de la plus importante ville cosmopolite du bassin méditerranéen.