Gouvernance économique mondiale et conflits armés
Banque mondiale, FMI et GATT-OMC
La « gouvernance économique mondiale » actuellement en construction ne saurait être équilibrée sans une prise en compte adéquate des conflits armés. Or, les études économiques considèrent trop souvent la paix comme une donnée acquise : les politiques économiques, notamment celles recommandées par les organisations économiques internationales (OEI), sont évaluées sans lien avec la sécurité militaire (notamment dépenses militaires et risque de guerres civiles ou internationales). Les OEI - Banque mondiale, FMI et GATT-OMC - étant des piliers de la coordination économique internationale, elles auraient pu contribuer à renforcer la sécurité, mais ce projet conçu à Bretton-Woods fut incomplet sur le plan théorique et dans sa réalisation.
Ainsi, les OEI, du fait de leur mandat spécialisé, de son interprétation et de la Guerre froide, ont exclu de leur champ d'action les dépenses d'armement et le commerce des armes, et n'ont pu favoriser le désarmement : les institutions financières internationales ont au contraire financé directement ou indirectement les dépenses militaires de plusieurs pays, dictatures y compris. Organisée par le GATT puis l'OMC, la libéralisation des échanges a été différenciée entre les domaines civil et militaire, encourageant l'instrumentalisation de l'industrie militaire dans la poursuite d'objectifs économiques civils (pseudo-mercantilisme).
De plus, la mondialisation, aux conséquences socio-politiques désastreuses en l'absence de coopération internationale, a certes été encadrée par des OEI, mais ces dernières n'ont pris en compte ni les relations de pouvoir ni l'aspect social des politiques économiques (notamment les programmes d'ajustement structurel), susceptibles d'exacerber les tensions internationales ou ethniques, comme le montrent des études quantitatives.