Gouverner au féminin. Marguerite de France, comtesse d'Artois et de Bourgogne
(1361-1382)
Marguerite de France hérite en 1361 des comtés d'Artois et de Bourgogne. Veuve, elle exerce désormais seule son autorité sur ces terres unies par le mariage de Mahaut d'Artois et Othon IV de Bourgogne. En un temps marqué par de profondes mutations dans le gouvernement des principautés, Marguerite va tenir des pays secoués par la guerre et les transmettre à son fils Louis de Male, puis à sa petite-fille Marguerite de Male et à son époux Philippe le Hardi. L'étude de son action éclaire les modalités d'exercice d'un pouvoir au féminin dans le cadre d'une union personnelle associant des terres éloignées, en un temps de bureaucratisation des principautés. Pour ce faire, l'analyse du processus de décision permet de saisir comment s'articulent gouvernement central et organes provinciaux, qu'il s'agisse du conseil, de la chancellerie ou des finances. Quant à ses réseaux, qui incluent parents, alliés et officiers, ils font émerger un milieu stable mêlant flamands, français, artésiens et bourguignons et reposant sur la combinaison de talents intellectuels, techniques et militaires.