Empreinte d'une sensibilité singulière, l'architecture de Maurice Sauzet s'est construite en dehors, si ce n'est à rebours de la pensée moderniste. Son vocabulaire, en harmonie avec l'homme et le paysage, puise au contraire dans le registre évanescent des émotions et des perceptions ; une orientation fondatrice qu'il doit à sa découverte, très tôt dans sa carrière, de l'architecture traditionnelle japonaise et de l'esprit du bouddhisme zen.
Destiné à nourrir l'inspiration des architectes d'aujourd'hui, et propre à aider de futurs habitants à clarifier leurs désirs, cet ouvrage a été pensé comme un manuel, un outil concret au service d'une conception au diapason du monde.
S'appuyant sur deux réalisations, une création et une rénovation de maisons, l'auteur y livre pas à pas les principes de sa pensée et sa méthode de travail. Au centre : la prise en compte des attentes de ceux qui y vivront, l'ajustement subtil au site de construction et, par-dessus tout, la recherche directrice de « prises sensibles ».
Autrement dit, la quête, toujours exigeante et à chaque fois nouvelle, de dispositifs - ouvertures, cheminements, ombrages... - capables d'accorder la matérialité et la force de l'architecture à l'immatérialité et la fugacité des ressentis humains.