Heureusement, elle n'a pas souffert
« Les drames de l'existence, on ne veut les voir que sur grand écran. Quand la mort frappe à la porte, la salle se vide. Et l'on est seul, désespérément seul. Dans un monde où l'on recherche à tout prix le plaisir, l'épanouissement personnel, la réussite, où l'on demande cinq étoiles pour juger la qualité d'un repas, le trajet d'un chauffeur VTC, dans ce monde où tout se vaut tant qu'on semble y trouver une forme de bien-être, la perte d'un être cher ne se partage pas. Ou si peu. Ou si mal. J'en ai fait l'expérience. Deux fois. Mon père est mort, à l'âge de soixante-huit ans, en mai 2016. Je ne m'en suis pas remis. Ma mère est morte, à soixante-treize ans, en octobre 2021. Je ne m'en suis pas remis. »