La crise financière 2007-2008 a été une crise sans précédent par
son intensité et sa globalité. Mais elle n'est pas seulement à lire comme
le révélateur des dysfonctionnements et des vices de l'hyper-capitalisme
financier mondialisé des années 2000. Elle est, en effet - comme
en persuade une analyse en termes de cycle, de cycle long Kondra-Tieff,
en particulier -, lourde de conséquences géoéconomiques et
géopolitiques, en ouvrant la voie à une longue et difficile période de
transition (2010-2030) marquée par le ralentissement économique,
l'accroissement de la rivalité des Etats, la périlleuse redéfinition de la
hiérarchie des Nations. Il est sûr que la puissance américaine s'érode et
se rétracte tandis que s'accélère la montée en force du monde
émergent, de l'Asie notamment. Ce n'est rien moins, en effet, que le
renversement de l'ordre mondial régenté par l'hyperpuissance des
Etats-Unis au tournant du XXIe siècle qui se joue et va continuer à se
jouer, sous nos yeux, avec l'avènement, on peut le penser, dans les
années 2030, d'un nouveau pôle hégémonique autour de la Chine.
Reste que, dans l'Histoire, jusqu'ici, il semble bien que chaque
crise, chaque modification de domination, aient charrié avec elles
guerres et conflits.
Pourrons-nous, cette fois-ci, échapper à ces dangers ? Rien ne
permet malheureusement de l'assurer comme entend en convaincre cet
ouvrage.