Et si l'histoire des États-Unis s'était avant tout bâtie sur le crime ? Réputée
violente, la société américaine fascine par ses assassinats présidentiels,
ses caïds de la mafia ou ses serial killers. Mais au-delà des stéréotypes,
ce livre nous fait découvrir le rôle central de la criminalité dans la conquête
puis l'administration du «Nouveau Monde». L'idéologie libérale promeut
d'emblée l'initiative individuelle comme moteur du progrès économique :
la contrainte est perçue comme nocive et le pragmatisme l'emporte bien
souvent sur un puritanisme de façade.
L'analyse historique est ici jalonnée de portraits hauts en couleur. De la
délinquance de rue à la corruption jusqu'au sommet de l'État, la sous-culture
criminelle se généralise à toutes les strates de la société. Elle fait
partie de la vie : petit boulot pour les uns, mal nécessaire pour les autres.
Elle imprègne la conscience collective à travers les figures du hors-la-loi,
du gangster ou du mercenaire. Elle s'institutionnalise au sein de lobbies
qui font de l'illégalité la norme. Et elle essaime au-delà de ses frontières,
où l'American way of crime s'exporte presque aussi bien que l'American
way of life.